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Lis-Tes-Râtures
"LE HORLA" de Maupassant.
--> La première page du journal.
Je vous propose de lire et de relire ce texte qui est le début de "Le Horla" de Maupassant puis d'ajouter vos réactions et vos commentaires à cette page. Je vous indiquerai à mon tour mes sentiments. A bientôt !



8 mai. - Quelle journée admirable ! J'ai passé toute la matinée étendu sur l'herbe, devant ma maison, sous l'énorme platane qui la couvre, l'abrite et l'ombrage tout entière. J'aime ce pays, et j'aime y vivre parce que j'y ai mes racines, ces profondes et délicates racines, qui attachent un homme à la terre où sont nés et morts ses aïeux, qui l'attachent à ce qu'on pense et à ce qu'on mange, aux usages comme aux nourritures, aux locutions locales, aux intonations des paysans, aux odeurs du sol, des villages et de l'air lui-même.
 
J'aime ma maison où j'ai grandi. De mes fenêtres, je vois la Seine qui coule, le long de mon jardin, derrière la route, presque chez moi, la grande et large Seine qui va de Rouen au Havre, couverte de bateaux qui passent.
 
A gauche, là-bas, Rouen, la vaste ville aux toits bleus, sous le peuple pointu des clochers gothiques. Ils sont innombrables, frêles ou larges, dominés par la flèche de fonte de la cathédrale, et pleins de cloches qui sonnent dans l'air bleu des belles matinées, jetant jusqu'à moi leur doux et lointain bourdonnement de fer, leur chant d'airain que la brise m'apporte, tantôt plus fort et tantôt plus affaibli, suivant qu'elle s'éveille ou s'assoupit.
 
Comme il faisait bon ce matin !
 
Vers onze heures, un long convoi de navires, traînés par un remorqueur, gros comme une mouche, et qui râlait de peine en vomissant une fumée épaisse, défila devant ma grille.
 
Après deux goélettes anglaises, dont le pavillon rouge ondoyait sur le ciel, venait un superbe trois-mâts brésilien, tout blanc, admirablement propre et luisant. Je le saluai, je ne sais pourquoi, tant ce navire me fit plaisir à voir.


Ecrit par Hurricane, le Jeudi 29 Décembre 2005, 03:31 dans la rubrique "Textes".


Commentaires :

  Tsu
03-01-06
à 18:52

C'est après que ça se corse!
Où est "le piège" dans ce texte?

  Hurricane
03-01-06
à 22:20

Re:

C'est en effet la situation initiale de la nouvelle : le narrateur maintient le lecteur dans une atmosphère de calme trompeur ! Le contraste en sera d'autant plus violent ensuite !
On peut apprécier l'épicurisme de Maupassant qui fait appel à tous les sens ! Sensations qui éveillent des images du passé [Maupassant précurseur de Proust ?] Le tableau qu'il propose s'apparente à la peinture (impressionisme ? fauvisme ?) En tout cas l'auteur met en pratique sa théorie du regard (reliogisité de la ville, animation fluviale, personnification des bateaux). L'usage du "je" rapproche le lecteur du narrateur "personnage". C'est une page très travaillée !

  Tsu
04-01-06
à 18:33

Re: Re:

As-tu écouté le CD que j'ai laissé à la maison avec les nouvelles lues par un conteur?

  Hurricane
04-01-06
à 23:22

Re: Re: Re:

Pas encore mais je vais le faire !

  marie
07-02-06
à 13:58

reponse

le piège dans le texte c'est que la personne croit etre folle alors qu'au fur et à mesure du texte, on s'aperçoit que le narrateur peut vraimment voir tout ce qu'il dit.

  Hurricane
07-02-06
à 14:21

Re: reponse

En effet, les phénomènes inquiétants se multiplient et ce narrateur est très proche de Maupassant qui semblait obsédé par la présence d'un "double" à la fin de sa vie. Merci pour ton commentaire ! Amicalement :-)